
|
Jean Régis PERRIN Un "camp de César" à St Gence Un grand domaine gaulois à Veyrac En marge ouest de la voie de Rancon |


![]() |
![]() |

| Une interprétation (rappel) :
Le
mamelon naturel a été écrêté et les
déblais repoussés à la
périphérie, tantôt étalés ou
tantôt et en tant que de besoin, érigés en
levées défensives. Les
fissures du socle rocheux apparaissent. Sur l'ensemble nivelé,
l'humus qui tapisse encore les fonds de cabane, dessine des taches plus
vertes, plus humides, rondes, ovoïdes, carrées.
Au centre, parmi d'autres moins marquées, les traces de deux rangées de trois forts piliers. Ils pouvaient supporter à leur sommet deux pannes intermédiaires qui soutenaient elles-mêmes, en bascule, des arbalétriers qui pouvaient courir du sol jusqu'à la panne faîtière. Plus ou moins frustes, des entraits de contention peuvent être envisagés.
Une autre maison
moins puissante peut-être mais plus longue, devait exister en
léger retrait au centre, tandis qu'entre les deux, quatre
petits poteaux répartis en carré pourraient être les
vestiges d'un grenier sur pilotis.
Le plateau sommital montre d'autres indices de peuplement et les traces d'aménagement moins évidents à définir. |
|
Sans
nous masquer que
l'originalité des structures
observées ici nous
interroge toujours sur l'étalement chronologique de
leur
usage et sur leur place en tant que lieu
fortifié dans l'environnement gaulois
traditionnel .
Les
maisons sur piliers à trois nefs en particulier, nous renvoient
peut-être aux temps les plus lointains des Ages
des métaux.
|

|
La grande ferme gauloise de La Chatrusse
Communes de Veyrac et St Gence
|
![]() |
|
Le type des "grandes circulations" qui contournent les
vestiges
de La Chatrusse est peu ou pas connu dans la littérature et les
rares aperçus recueillis par des archéologues
aériens sont donnés pour des "voies romaines".
Il en est de même pour une courte circulation que nous
avons relevée à
l'exacte image de celle vue par Roger
AGACHE dans le nord et classée également comme "voie
romaine". Mais le contexte protohistorique dans lequel nous
évoluons, nous incite à
la prudence : à l'évidence les gaulois savaient faire des
routes, mais ce n'était pas appremment leur préoccupation
majeure.
Il s'agit, au sud de La Châtre-Plane (voir ci-dessous le plan synoptique GOOGLE et ci-dessus pour le détail. ), d'une petite chaussée manifestement construite et contenue entre deux fins fossés parallèles. Nous n'en connaissons pas l'origine et en perdons vite la trace néanmoins, elle continue à guider une limite parcellaire actuelle. |

| En l'état actuel de nos connaissances, dans sa partie la plus remarquable, le
site protohistorique de La Chatrusse se présente avec deux
faciès majeurs très différents qui
s'étalent de part et d'autre d'un petit ruisseau . A la gauche du site, selon le troisième volet de notre triptyque "Le Site de La Chatrusse, ci-dessous,
une parcelle montre des zones claires
séparées par des traînées nettement plus
sombres : pourrait-il s'agir là de placages d'un humus forestier qui serait resté en place malgré le
brassage des façons culturales et isolant des zones d'habitat
très ancien ?
C'est en effet dans ces fossés particulièrement visibles en marge des espaces plus clairs que nous avons trouvé en comblement profond, des coulées de cendres contenant de nombreux rebuts de la vie domestique : fragments de poterie culinaire, ossements de petits animaux . . .Quelques culots épars de bas-fournaux témoignaient de l'existence d'une métallurgie du fer. |
|
Enfin, en mélange et en
très grande quantité de fragments,
des amphores
vinaires traditionnellement importées d'Italie dès le
premier siècle avant J-C, étaient fortement minées
par l'humidité permanente du sol naturel
constitué en
couche épaisse et compacte
par de l'arène argileuse de couleur claire (voir ci-contre
un profil d'amphore de type Dressel 1 A).
A droite du site, toujours selon la troisième image verticale du triptyque ci-dessous, reprise par la photo oblique précédente, la teinte vert foncé d'une culture met en valeur une série d'enclos plus ou moins imbriqués et trahis par un retard de maturation de la céréale, retard causé par des remontées d'eau qui persistent au droit des fossés et qui continuent tardivement à prolonger la croissance herbacée. L'image moins évidente du dispositif se poursuit dans la parcelle verte située à droite du cliché ci-dessus, en deçà de l'allée de desserte de l'exploitation agricole : on peut y lire le reste d'un grand enclos d'où semble partir une circulation qui se dirige vers une tête de ruisseau (angle supérieur gauche du cliché oblique). |
![]() |
|
De l'autre côté de la voie d'accés figure une zone peu susceptible
d'être une zone d'habitats cloisonnés,
on
peut penser à des "corrals", des enclos à bétail .
. . mais que savons-nous véritablement des coutumes
agricoles et pastorales des gaulois et des formes induites dans le
paysage actuel.
|

| N B : Les travaux de
drainage auxquels je fais allusion sont postérieurs à mes
images aériennes.
Toutefois et bien que les documents de l'internet soient plus
récents, les tranchées de drainage ont laissé peu
de traces : c'est toute la différence de rendu entre
des fossés comblés au cours des siècles par le
ruissellement, les apports organiques et domestiques . . . et des tranchées récentes d'aménagement
agricole ou industriel, immédiatement regarnies par leur propre
déblai.
|


|
Sur nos photos et sur le document synoptique GOOGLE ci-dessus, nous signalons en entourage rouge,
la forme du grand enclos rectangulaire allongé qui occupe le centre de
la ferme gauloise de La Chatrusse. Nous y voyons avec quelque raison
pensons-nous, l'espace qui enfermait et défendait la ou les résidences
aristocratiques.
|
|
Au
rang des multiples satellites qui entourent le site central de La
Chatrusse, nous distinguons le grand enclos carré situé
entre La Celle et La Chassagne.
Malheureusement le contrôle au sol que
nous avons effectué après notre découverte, à la demande des
Antiquités Historiques, débordait largement le champ de
nos compétences !
Sur cet espace, lors des terrassements pour une maison d'habitation, une
section de fossé nous a montré dans son comblement
final, le fond d'un vase de céramique rouge sigillée, ci-dessous, dont
l'usage en Gaule romaine se prolongea longtemps (ci-contre un exemplaire entier pour mémoire).
Par son étendue, l'importance de ses fossoyages et ses dipositifs accolés ( interruption de fossé pour une "voie d'entrée" (?), petit enclos contigu . . . ) il pouvait être l'enceinte protectrice de nombreux habitats : essayant de faire parler nos maigres trouvailles, disons que ce site aurait pu être occupé durant plusieurs siècles, débordant sur notre millénaire . |
![]() |
![]() |
Autre site indécis, le petit enclos de La Celle dont nous nous ne connaissons qu'un angle.
Quant à l'enclos des Lunades, les photos semblent indiquer qu'il pourrait s'agir d'un petit sanctuaire gaulois isolé.
A noter au passage que les noms de lieux et leur déterminant (La Celle
par exemple) ont probablement été formés
tardivement au Moyen-Age car le latin d'où le nom
dérive, ne connaissait pas l'article défini.
|
![]() |
![]() |
![]() |