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Jean Régis PERRIN
La Voie d'Agrippa :
quatrième étape. De la rivière Vienne à la station gauloise
du Queyroix |









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Dans tous les cas, la recherche d'une solution consiste simplement, à aller
analyser largement et sans idée préconçue, le cours d'un obstacle traversier pour tenter de
retrouver les signes du passage de la voie antique. Et nous l'avons trouvé sans trop de difficulté sur le ruisseau de Trein,
encore que face à nous, de l'autre côté du ruisseau, une terrasse de culture en angle ( ligne
verte coudée) , ait pu nous faire douter un instant.
Derrière nous
cependant, en rive droite,
un buisson, filtrant depuis des temps immémoriaux le
ruissellement venant des terres des Richards, marquait le sommet d'une
haute
terrasse. En un endroit précis, un faible ravinement interrompait la haie.
Et, au milieu de ce pertuis, seul de son espèce à cent mètres à la ronde, planté là étique et sans grâce, mais paré de ses trois piques et d'une unique boule rouge , un brin de fragon apportait son témoignage, perché sur l'accumulation de 2 mètres de sédiment bloqué par la haie rabougrie (ci-dessous, à droite *, photo 6). |


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De l'autre côté du ruisseau part une saignée peu accentuée qui va
recouper à peu de distance, un chemin d'exploitation agricole. Des touffes de ronces et d'orties parsemaient la prairie de rive.
Abandonnant notre brin de fragon et au prix d'un petit détour, nous allons faire un bond en avant. Après le pont actuel sur le ruiseau de Trein et arrivant de la Trémouille, un chemin agricole. Au bout de 100 mètres, à partir de la route communale, notre chemin présente deux changements deux changements d'axe successifs - droite, gauche - à 90° : une configuration classique ( tracé en baïonnette ) conservée ça et là depuis des temps très anciens dans la petite voirie rurale et qui s'avère souvent comme un témoin figé du franchissement d'un obstacle : telle souvent, une voie antique arasée et si complétement ruinée que seuls subsistent des indices induits. De ceux que le prospecteur non averti ne comprend pas et délaisse sans état d'âme. Nous avons tout de suite su que le phénomène ne pouvait être imputé au passage de notre voie d'Agrippa qui croisait à 150 mètres plus loin au bas-mot. Restant alors pour un temps sur notre chicane, sur le court tracé médian du chemin rural (ci-dessous à droite), un petit talus présentait des touffes de fragon au pied de quelques chênes. En face des pierres de toutes tailles, avaient été dégagées et repoussées (triade de points rouges). Et dès le premier coude, en plein milieu du passage une pyramide de quartz dépasse (encore ?) le sol d'une quinzaine de centimètres : c'est une margine. Ces pierres plantées sur chant par les constructeurs antiques étaient destinées à contrebuter pour les millénaires à venir, la poussée de leurs chaussées outrageusement bombées (photo 7). |

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Mise
au jour par l'affouillement des eaux et le passage
répété, enracinée
profondément au milieu du chemin, elle avait
résisté à tout, au pas des animaux, au
roulement des chariots et peut-être à la pioche des
récupérateurs. Usée et polie par les
siècles, ce
témoin perdu, obscur et silencieux d'une très ancienne
civilisation attendait une reconnaissance muette. Un
nom nous est venu : " la dent de la rancune" (7 étoile rouge).
A quelques mètres de là, une mouillère inonde les abords du chemin. Elle nous arrive des prés d'amont par une légère dépression : c'est l'exutoire qui reste d'une voie antique de faible importance semble-t-il. Cette trace s'assèche sensiblement en montant vers un petit hangar au milieu des prés ( petite flèche rouge sur les documents aériens ci-dessous : 9) en sursis vis à vis des habitations nouvelles : nos recherches ont 20 ans, ne le cherchez plus peut-être ! Notre petite voie passait dans l'intervalle actuel entre les villages de la Trémouille et du Theil : on va la retrouver dans les cultures où elle semble finalement s'évanouir. Revenant au pont actuel sur le ruisseau de Trein le temps d'une photo, on remarquera à partir de ce passage d'eau, la longue dépression qui monte, de plus en plus accentuée vers la chicane que nous venons de quitter et accessoirement la mouillère générée par l'effet de drainage de sa partie amont (photo n° 7). Une petite mare maintenant disparue, existait à mi-pente. Quittant ce site, il était loisible de revenir en arrière, de repasser le pont et d'explorer la rive droite du ruisseau à la recherche de l'origine possible de notre petite voie : un possible embranchement sur le "Chemin-Ferré" qui aurait circulé sur le haut du versant. "Banco!" la découverte de la bifurcation ne fait pas problème : elle existe toujours et un petit oratoire chrétien perpétue la tradition sur le Chemin ferré - qui confirme s'il en était besoin, son origine antique - établi sur la dorsale topographique venant des Richards. Ici un décaissement dans la pente s'amorce dans la parcelle qui fait face au petit monument et s'accentue dans la suivante. Très vite, l'ancienne voie sert de base à la route communale qui rejoint le pont sur le ruisseau de Trein (photos 8 et 9 ). Mais puisque nous sommes revenus au "chemin ferré", on observera que depuis les Richards, les hautes terres qui le bordent sont porteuses de nombreux noyers, jeunes et assez vivaces ( cercles verts sur le document Google n° 9, vignette 8 et repère 9). Une observation de 20 ans d'âge cependant mais qui a bien l'air de se perpétuer contrairement aux fruitiers que nous évoquerons plus loin dans les terres du Grand-Essart et qui ont été emportés par le "progrés" agricole. |


| La route
communale que nous venons d'évoquer venant du Theil et de la Trémouille, s'articule sur le "chemin
ferré" à l'emplacement d'un petit oratoire de facture moderne.
Il n'est pas douteux que se perpétue ici une
pratique très ancienne dont nous avons donné et donnerons encore des exemples : une tradition d'autels et de
sanctuaires dédiés d'abord au panthéon antique,
née
avec les routes des gaulois et des romains puis
récupérée en son temps par les prosélytes
du christianisme. Ici l'édifice votif
a progressivement glissé d'une cinquantaine de mètres vers le nord en
même temps que s'édifiaient des routes nouvelles et un
nouveau carrefour, repère n° 9, photo ci-dessus.
Néanmoins et à l'ouest de notre cliché, nous n'avons pas réussi à trouver une jonction entre les deux voies que nous espérions entre les deux voies et avant le site de Beauregard. Ces carrefours christianisés sont de bons indicateurs dans la recherche des vieux itinéraires. Néanmoins notre trivium en étoile pourrait se muer en trivium en triangle. Avec le quadrivium, ces notions sont si rarement observées qu'elles n'existent guère que par les dictionnaires latins. A noter un gisement de noyers dans les terres proches d'une ancienne ferme de la Trémouille (cercle vert et triade, repère 10). |

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Près du village de la
Trémouille voici un aménagement
exemplaire d'irrigation créé par les
cultivateurs d'autrefois : le résultat est édifiant en amont et surtout en
aval du petit étang, la pousse de l'herbe était
démultipliée grâce aux épis d'irrigation.
Mais c'est sans doute en connaissance de cause que notre
prédécesseur en ces lieux, Raymond COURAUD était venu un jour se mouiller les
pieds dans la traversée de cette nappe d'eau
qui vient du Bos-Poutou et dont - en fait - le franchissement aux
temps antiques, ne nécessitait qu'un grand pas (itinéraire jaune).
Quant aux chercheurs actuels aussi expéditifs que peu avertis, ils suivent encore et toujours la route communale. Ils parviendront ainsi au rendez-vous d'Emile. au prix d'une hérésie historique : un virage à 90 ° sur le cours d'une voie romaine dans le village de la Trémouille (tracé vert). Ceci pour montrer comment le romain hyperprudent avait réussi à éviter ces lieux humides en inscrivant ici ses deux voies parallèles en large courbe et en contournement des deux villages et du ruisseau ! (flèches rouges) Les limites communales et les pérégrinations des saints Une autre proposition appliquée au même problème de restitution des voies antiques, consiste à prétendre que ces très anciennes routes avaient guidé par un usage prolongé, les limites des paroisses chrétiennes qui se mirent en place progressivement , avant de devenir nos limites de communes. Il faut croire que ces vénérables voies étaient déjà largement tombées en désuétude puisque notre statistique sans concession est la suivante : - voie antique de Limoges à Rancon par St Gence distance totale : 38 km longueur cumulée des limites communales confondues avec la voie antique : 2 km (5,25 %) - voie antique de Limoges à Chassenon (Voie d'Agrippa-ouest) de Limoges au département de la Charente (La Gasne), distance totale : 36 km longueur cumulée des limites communales confondues ou très proches de la voie : 3 km (8,3 %). Voir votre carte IGN. Ainsi, on trouve et on trouvera ci-après, des exemple de voies antiques dont les restes ont fixé localement des limites de parcelles cadastrales. Le cas est rare et illustre bien le danger des généralisations hâtives. Autres propositions encore : l'hagiographie ou les tribulations des saints, - par exemple, circulant sur la voie antique, Saint-Just lança son marteau. A l'endroit où celui-ci tomba, il bâtit son église. L'Eglise de St Just-le-Martel. Pourquoi pas ? Le passage de la voie de Lyon à St Just-le-Martel présenterait, selon nous, des solutions possibles sans sortir de l'épure ! - Plus difficile : le village de Trein (chapelle), paroisse de St Priest-sous-Aixe, à moins de 2 km de là, au sud, était il y a encore un demi-siècle, gratifiée du passage de la Voie d'Agrippa (de Limoges à Saintes par Chassenon) , le dit village ayant été érigé en Commanderie de l'Ordre de Malte en 1360. Un argumentaire hardi qui sous-entend que la route des Légions, immuable dans l'incurie d'une époque hostile, aurait maintenu son rôle et gagné à l'issue d'un millénaire d'existence le souci louable d'assurer le soin et la sécurité du voyageur. A cette époque , l'hypothétique voie romaine aurait donc accusé plus de mille ans d'âge. Les exactions et la rapacité des usagers l'avaient depuis longtemps réduite à néant et on en avait perdu jusqu'au souvenir. Mais il est tout à fait possible qu'un itinéraire par St Jean-de-Trein l'ait remplacé, vaille que vaille ! Car déjà un saint homme - Martin des Arades - revenant dans son pays natal, était décédé en chemin. Fut-il inhumé à Saint-Jean-de-Trein comme on le pense, le 26 novembre de l'an 726 ? "Dieu honora son tombeau" dit la chronique, en foi de quoi le passage de la "Voie romaine d'Agrippa" dans la ferveur populaire, échut à la chapelle de Trein. A cette époque tardive, une simple piste créée par l'usage, pouvait en effet passer à Trein et justifier la création d'un établissement hospitalier sur la doublure distante d'une voie romaine disparue. Le "Chemin-Ferré" des Richards aurait pu convenir à condition de le dérouter par les Noches et Faye. En tout cas, la montée vers le passage obligatoire du Queyroix aurait été parfait, par le chemin des Loges de très ancienne mémoire, nous le verrons plus loin. On ne peut pas en vouloir à nos prédécesseurs d'avoir usé et abusé de tous les jalons disponibles. En réalité la voie passe 2 km au nord, entre les terres du Grand-Essart et celles des Renaudiers, près du village du Theil : nous y arrivons. Le problème n'est pas tant que les arguments de ce genre soient spécieux, terriblement imprécis ou gentiment "folkloriques", c'est bien qu'ils n'aient pas encore été mis en doute au cours de ce dernier siècle qui nous touche de près. |

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Les images se suffisent à elles-mêmes (panoramique oblique n° 10).
Ainsi un jour, il arriva que l'idée d'une route antique remontant directement vers l'ouest par les terres du Theil, s'imposa comme une évidence. Restait à prendre les devants et à aller chercher au loin et à nouveau, un obstacle traversier apte à révèler et à préciser le passage de la voie . Cela arriva juste avant la bifurcation des étangs de Beauregard. Un vieux chemin, à peine praticable, suivait à distance le petit ruisseau de Leignat (exutoire des étangs) dans sa descente vers le ruisseau de Trein. En le suivant et sur moins de 200 mètres, de fortes touffes de fragon et des pierres affleurantes sur la pente d'un talus, signalaient le passage de la voie mais les meilleures vues étaient dans le pré voisin, vers le petit ruisseau. L'image cependant était moins précise que nous l'aurions souhaité : des curages répétés du chemin avaient dû être rejetés sur les talus au cours des siècles. Cependant la cause était entendue et le triptyque ci-dessous fut pris à distance et postérieurement à la tempête de 1999 (document n° 11). Les flèches rouges signalent une souche-témoin pour un meilleur calage des indices. Et il arriva enfin qu'à deux moments météorologiquement favorables, il me fut possible d'enregistrer deux clichés aériens qui témoignent sans ambiguité du passage et de l'emprise de la voie à l'ouest du Theil : photos 12, 13 et 14, ci-après. |
| Les autres documents aériens qui suivent illustrent le sujet sans qu'il soit besoin de commentaires. |


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N B : Les
limites de lieux-dits agricoles ne doivent pas être confondues
avec les limites de finage (paroisses et communes). D'après ce
que j'en sais, les limites représentées par notre photo engloberaient les terres d'un hameau dont
elles portent souvent mais pas exclusivement, le nom
générique. Exemple ci-dessus : (terres) du Theil, de la
Trémouille, de la Jabreille . . . le numéro de
parcelle faisant la distinction.
L'aspect en dents de scie de deux
limites pourrait trouver son origine dans le partage de
"l'exploitation" des pierres de la chaussée entre les riverains.
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C'est alors qu'une dame d'un âge certain, ayant toujours
vécu au Theil,
nous affirma qu'aux dires des anciens, il y aurait eu sur ces terres et
jusqu'à Beauregard, "la tradition d'une
ancienne ville" : à cause peut-être des
soubassements pierreux des voies que les laboureurs accrochaient ? On me dit qu'un nommé Emile, de la Trémouille, pourrait sans doute m'en dire davantage. |

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Emile n'avait pas d'idée arrêtée sur cette
question mais il "savait la voie romaine", au-dessus des
étangs de Beauregard ( photo 16 ci-dessous, à droite et
encadrement de liserés gris sur les suivantes).
D'ailleurs un "grand professeur de latin de la Faculté de
Limoges"
était venu le voir quelques mois auparavant et il lui avait
montré sa
voie. Il insista pour me la montrer également. |

| Il avait aussi une villa romaine dans un de ses
champs,
au-dessus des Richards. Et il était très fier d'une borne romaine "qu'un imbécile lui avait cassée, en reculant !" Une autre fois, il avait trouvé ma soupe aux choux excellente. Les choses traînaient en longueur, les villas romaines ne sont pas ma tasse de thé. Mais un jour, à cause des noyers qui poussaient sur la crête au-dessus du chemin ferré, je m'arrêtai à nouveau chez Emile. Tout était fermé : "Adieu l'Emile, je t'aimais bien !" |

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N.B.
Les deux barres rouges côte à côte, dans le
bois proche des étangs, signalent deux courtes tranchées
parallèles
qui pourraient avoir été des dispositifs de débâtage et
de "rebâtage" équipant une zone de rupture de charge et de
repos : un tel dispositif a déjà été
signalé sur l'aire de repos de Chamberet près de Limoges,
page
"La Voie Haute de l'Ouest".
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Nous faisons figurer sur le cliché ci-dessus, le tracé de la voie antique proposé en son temps par Raymond COURAUD. Après s'être mouillé les pieds au sud du village de la Trémouille à cause des rigoles paysannes (mouillères bleues et flèches jaunes, cliché 9), Couraud arrive en droite ligne, à travers champs et fera jusqu'au Queyroix, un parcours entaché du changement d'axe un peu trop brutal en contrebas de la Témouille, mais - qu'à cette nuance près - n'aurait pas désavoué un ingénieur romain.
Par comparaison et depuis le village de la Ribière, la thèse publiée qui prévaut actuellement, décrit une arrivée par la route au rendez-vous d'Emile (flèches vertes) : itinéraire fantaisiste, inacceptable, prétendument caché sous la route actuelle comme un argument-refuge invoqué pour se dégager d'un mauvais pas.
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Passée la tranchée
routière d'Emile,
la voie de Chassenon et Saintes se signale bientôt dans les bois
des Essarts, par une grande dépression
sur un chemin forestier. Même par temps sec, cette
fondrière humide pourra difficilement vous
échapper.
Lors de mon dernier passage postérieur à 1999, on
remarquait en marge immédiate du chemin, la souille pleine d'eau creusée par un
tracteur
forestier qui s'était "entaillé" jusqu'au moyeu dans son
travail de débardage (repère 11, photo 18).
Plus haut en montant vers le Queyroix, la voie et la route communale actuelle contournant ainsi à mi-parcours,
la tête de
source d'un petit ruisseau tributaire du ruisseau de Leignat (photo18
repère 12 et vignette). La voie parvient au sommet du Queyroix.
Mais entre les
étangs de Beauregard et le repère 11, une voie de liaison
nous arrive du nord-est par la ferme de Leignat.
Il s'agit vous vous en
souviendrez, du tronc commun qui a réuni au village de La
Roche, un lacis de voies venant du nord, dont une,
émissaire de la Voie Haute de L'Ouest venant par La
Bouteille, les
Prés-Gras et la Cour et une autre de même
intérêt et nature, venant du nord-est
par le Breuil de Bellegarde, la Maillartre, Verneuil et la Boine.
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| Le Queyroix La supression récente d'une courte limite de parcelle dans la fourche de deux routes (l'ancienne et la nouvelle) a démasqué les pierres anciennement rebutées de l'antique voie : il y avait là comme un reste de chaussée (photo 18, ci-dessus et repères 14, puis 14 bis et enfin 14 ter successivement ci-dessous). A noter encore qu'un tracé proposé dans une récente publication, réunit par une ligne droite nos repères 11 (voie d'Emile), à 15 (site du Queyroix, via le passage par le repère 13 - photo 18). La présence probable d'une vieille "pile protohistorique" (voir plus loin l'apport de Jean MONTIBUS) pourrait nous faire penser qu'une recherche active se poursuit sur la voie d'Agrippa à la suite de Couraud et ses prédécesseurs. La présence de cette "colonne" sur la hauteur du Queyroix a suscité autrefois bien des "morceaux de bravoure" : ligne de partage administratif, séparation linguistique etc ? |

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Plus loin, à l'ouest, derrière
chez Jean MONTIBUS,( le S ne se prononce pas, comme en
français !) un ancien tonnelier qui était apparenté
dans mon village, photos 18, 19 et 20, repères 15, 15 bis,
15 ter, on remarquera une large "circulation" diagonale de type gaulois ( dont nous connaissons des versions plus nettes autour de la ferme de La
Chatrusse, commune de Veyrac près St-Gence, ) ainsi que d'autres exemples sur d'autres sites.
Enfin, à quelques 250 mètres de là, en position élevée (cote 355) une trace illisible pourrait cependant être attribuée à un sanctuaire de sommet : repère 16 et 16 bis. Ce qui expliquerait que la voie antique ait évité de passer sur - ou à proximité immédiate - de ce culmen, avant de s'engager dans la descente vers le ruisseau des Râches et le lieu-dit de Paradis. |

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Raymond
COURAUD était arrivé au Queyroi en ligne directe,
venant des abords humides de la Trémouille. La Trémouille, le pays du peuplier tremble (tremulus) qui aime les sols mouillés et dont les feuilles frissonnent dans la brise du soir.Quel programme !
Raymond Couraud fait état lui aussi d'une "grosse-borne" connue depuis très longtemps et qui se trouverait près de la route de Beauregard, sur le chemin des Loges au Queyroix. Nous ne l'avons pas trouvée. Mais il nous rappelle également la vieille rumeur concernant la présence d'une autre "à peu près semblable en bordure nord du bois à l'est du Queyroix" et c'est probablement d'elle dont m'avait parlé un jour Jean MONTIBUS. Mais il n'avait pas pu m'accompagner sur les lieux pourtant proches : il marchait difficilement et il se faisait tard . S'agirait-il de deux choses différentes ou d'une seule ? Sur cette lisière du bois, je n'avais vu rien d'exceptionnel si ce n'est une tête de source, qui alimentait un bassin de pierre en très mauvais état. Au milieu, sur quelques pierres équarries entassées pêle-mêle, poussait un gros pied de fragon. Ainsi, les pierres de la pile auraient pu être récupérées récemment pour construire le bassin et le reliquat, subsister pèle-mêle au milieu. Le trop-plein du bassin allait se déverser au loin, dans le ruisseau de Leignat : photo 18, repère 13, puis photo 19, repère 13 bis, 13 ter et enfin photo 21. |
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Mais voici que dans mes investigations approximatives autour du Queyroix, j'avais repéré un "pont de pelouse" : un artifice inconnu du
cénacle savant et dont j'avais déjà signalé la présence dans la mouvance
d'un fanum gallo-romain à proximité du village de Senon,
sur la voie de Rancon.
J'avais en effet observé qu'un petit cheminement étroit conduisant vers un fanum (sanctuaire) gallo-romain, totalement déconnecté des chemins et des limites parcellaires d'aujourd'hui, passait sur ce pont rustique exactement semblable à celui-ci que le découvrais aujourd'hui, toujours en place, au Queyroix..
Il y a ainsi quelques chances pour que ces ponts
de pelouse, encore en place au milieu de certains prés, soient d'origine
très lointaine.
Celui-ci pourrait marquer le passage
d'une piste protohistorique que nous n'aurions que peu de chance de déceler autrement que par ces signes induits.
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Mais, si mon raisonnement était valable, je
devais pouvoir faire état d'un dernier argument : trouver sur le
délaissé de la D 10 comme premier obstacle traversier, les signes
ordinaires - phytographiques en général - capables
de conforter mon opinion du passage d'une piste gauloise..
Banco ! Le délaissé récent de la Départementale 10 (d'Aixe à Cognac la Forêt), présente effectivement et sur une dizaine de mètres de large, une rangée de fragon qui essaie de se faire remarquer depuis des temps immémoriaux dans le virage de l'ancienne D 10 (panneaux 20, 21, photos 13 bis et 13 ter du document 19). Une maisonnette
en bois, abandonnée , marque
l'endroit; sur notre cliché :
elle pointe son pignon derrière la friche et nous sommes sur
l'axe exact d'une voie que justifierait notre "pont de
pelouse".
Et
mon bouquet de fragon perché sur un tas de pierres
marquait peut-être tout ce qui restait de cette "pile" gauloise
plus
ancienne encore que nos voies romaines et sur laquelle selon ses dires,
Jean Montibus jouait, quand il était enfant.
Avec le "bonus"" d'une piste gauloise qui passait à son pied. |

| Malheureusement, je ne devais pas revoir Jean MONTIBUS à qui j'avais promis "une photo de sa maison avec les bâtiments". |

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Et voilà que la photo de la ferme de Jean MONTIBUS allait nous apporter quelque chose de plus.
Au premier plan, dans la parcelle triangulaire, entre les bottes de foin, à peine perceptible, un petit parcellaire orthogonal, orienté semble-t-il par le chemin du Queyroix aux Loges qui le borde, a toutes chances d'être d'origine protohistorique (gauloise). Plus loin et déjà vue, derrière les bâtiments de Jean Montibus, la "grande circulation" de même époque. "Le Queyroix" du latin "quadruvium", les quatre chemins, le carrefour : un carrefour de voies protohistoriques probablement !. |

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- Mais de quel carrefour "la Croix-du-Loup" est-elle le nom ?
Dans la parcelle de bois qui jouxte la Croix-du-Loup, il existe les restes d'un ancien "abreuvoir".
Nous partirons du Queyroix à la page suivante, pour pousser ensemble jusqu'au département de la Charente. Et puis nous visiterons Chassenon et si le courage ne nous manque, nous irons jusqu'à la rivière Charente. |
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